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La feuille des plantes supérieures : un organe fascinant.
Roland Douce (CEA-Grenoble)

Jeudi 26 mai 2002

Les feuilles des plantes supérieures sont des capteurs solaires qui présentent une très grande efficacité. Elles sont capables de capter l’énergie lumineuse pour réaliser avec une souplesse incroyable, la synthèse de molécules aussi complexes que le saccharose et les acides aminés à partir de molécules très simples comme le gaz carbonique et les anions nitrate et sulfate. Le gaz carbonique présent à de très faibles concentrations dans l’air, pénètre dans les feuilles au travers les épidermes via de petits orifices dont le diamètre est modulable.

Lorsque l’eau vient à manquer dans le sol un signal chimique remonte des racines vers les feuilles déclenchant l’arrêt de la transpiration par fermeture de ces petits orifices. Un tel arrêt évite en grande partie la rupture par embolie des colonnes d’eau ininterrompues des racines aux feuilles. Les feuilles se défendent bec et ongles contre les attaques virales, bactériennes et fongiques. Elles perçoivent certains signaux qui déclenchent par toute une cascade de réaction la transcription de gènes particuliers codant pour des protéines qui s’opposent avec une très grande efficacité au développement du pathogène. Par ailleurs les feuilles sont capables de générer avec une très grande vitesse des radicaux superoxydes particulièrement toxiques. Ces derniers entraînent des nécroses localisées stoppant ainsi l’invasion du pathogène.

Enfin et pour se défendre contre les grands prédateurs, les feuilles sont passées maître dans l’art de fabriquer les poisons les plus puissants ainsi qu’une multitude de molécules diverses dont certaines ont été sélectionnées par l’homme comme médicaments.